La conclusion du rapport IFREMER sur la qualité des études menées par le maitre d’ouvrage en phase d’étude préalable est donc sans appel: « Les informations fournies dans l’étude d’impact ne sont pas suffisantes pour entériner les conclusions relatives à l’impact de l’aménagement sur i) : les échanges entre les lacunes de Bages-Sigean et la mer ; ii) :la qualité de l’eau.
En effet, le modèle hydrodynamique ne fournit pas une représentation acceptable de la réalité des échanges mer /lagune (…) il ne peut pas, en l’état, être considéré comme opérationnel pour réaliser une étude d’impact sur les échanges mer / lagune. »
De même en ce qui concerne la modélisation des « panaches turbides » pendant les travaux de dragage :
« les informations fournies dans l’étude d’impact ne sont pas suffisantes pour entériner les conclusions relatives à l’impact des travaux de dragage sur l’évolution des panaches turbides dans la lagune de Bages-Sigean »
Contradiction avec le schéma d’aménagement des eaux ( SAGE)
De son côté, le schéma d’aménagement des eaux, piloté par l’Agence de l’eau Rhône, Méditerranée, Corse, spécifie clairement, dans son chapitre relatif à l’objectif :
« Renforcer les actions visant à la qualité des milieux aquatique » :
« des interventions ponctuelles, temporaires et toujours exceptionnelles pourront être autorisées, sous réserve de répondre à l’objectif de continuité écologique, hydraulique et sédimentaire entre les étangs et la mer. »
On note aussi dans le rapport, que les échanges avec l’étang seraient réduits par le nouvel aménagement et que les forts courants vont ensabler la sortie du port. Une partie des argiles pourraient être plaquées au littoral et même rentrer dans le grau de la Vieille Nouvelle.
Qui oserait prétendre que déporter en mer, au moyen des digues de plusieurs centaines de mètres, l’entrée du grau de communication entre lagunes et espace maritime constitue une intervention ponctuelle et temporaire ?
Nécessité d’avis d’expert complémentaires :
L’IFREMER pointe enfin la nécessité de demander des avis d’experts qui ne sont pas dans son domaine de compétences mais qui lui semblent indispensables :
« – Impact des dragages, immersion et exploitation du nouveau port sur le vivant et en particulier sur l’ichtiofaune (les poissons)
– la dynamique sédimentaire côtière (…) à proximité des graus naturels des lagunes de La palme et de l’Ayrolle, (…) et le devenir des sédiments de la zone de clapage provisoire.